Ou comment les Verts sont passés d'un parti vraiment écologique, social, enraciné dans le terreau local, à un parti mondialiste, immigrationniste, procapitaliste et, in fine, antiécologique!

Le 27 septembre 1998, les électeurs genevois refusaient par referendum, à hauteur de 64 pourcents des votants, le Plan localisé de quartier (PLQ) du "Triangle Rod-Soret-Soubeyran", dans le quartier des Charmilles, soit la bétonnisation et la destruction d'un important îlot de verdure et de villas de l'agglomération genevoise.

Chose importante à noter, le referendum, lancé par l'Association des habitant du Triangle, était soutenu par trois partis, l'Alliance de gauche, les Verts et le Parti Démocrate Chrétien (PDC), actuel Centre. Tous ces partis étaient alors dans un élan de sauvegarde du patrimoine, de la nature, de l'environnement local, de la biodiversité et du cadre de vie des habitants.

D'ailleurs, l'affiche produite par le Comité référendaire pour la votation est très parlante (suivre ce lien). On y voit un horrible trax portant l'inscription PLQ sur sa pelle attaquer un ensemble de villas, protégées par trois arbres effrayés! Le texte dit : "Protégeons nos derniers poumons de verdure. Le 27 septembre 2 x NON"!

Or, le 12 mars 2023, les électeurs de la Ville de Genève ont, par referendum, accepté le PLQ du quartier dit de la "Bourgogne", jouxtant en fait le premier, juste de l'autre côté de la rue Soret, à hauteur de 56 pourcents des votants. C'est l'Association des habitants du quartier de la Bourgogne, opposée au PLQ, qui a lancé le referendum. Mais, à la différence de son homologue de 1998, elle n'était soutenue par AUCUN parti politique. Et surtout pas par les Verts, farouches et principaux défenseurs de la bétonnisation de la Bourgogne! Position qui peut être qualifiée de vrai retournement de veste!

Analysons cela de plus près. En effet, les partis ayant soutenu le referendum Rod-Soret-Soubeyran en 1998, soit les Verts, l'Alliance de gauche et le PDC, ont tous, vingt-cinq ans plus tard, fait un virage à cent quatre-vingts degrés et pris le parti de la bétonnisation! Comment est-ce possible?

Et bien, cela me paraît évident. Depuis la fin du siècle dernier, il y a eu les Bilatérales et le GIEC, essentiellement. Deux nouveaux paradigmes qui ont passablement retourné les esprits! En conséquence, la gauche et les Verts sont devenus immigrationnistes, européistes, climatistes et mondialistes. Ils ont abandonné le local pour embrasser le global. Ils ont abandonné l'habitant pour embrasser le migrant. Ils ont abandonné l'arbre pour embrasser l'éolienne!

Car c'est surtout l'obsession climatique du parti écologiste qui lui a fait accepter et promouvoir des mesures destructrices de l'environnement et du cadre de vie, dont le PLQ de la Bourgogne est l'exemple-type. Les vagues et fumeuses promesses de maintien d'un cadre naturel par ce PLQ ne trompent personne!

C'est pourquoi, en 2023, il a été plus important pour les Verts de prôner la destruction d'un biotope local, fait de jardins, d'arbres, de haies, de buissons, de fleurs et d'une faune diverse et variée, que de le conserver, comme en 1998. Les Verts veulent bétonner pour construire la ville en ville, disent-ils, et ce faisant "sauver" la campagne. Donc, ils détruisent les zones villas pour les remplacer par des barres de machines à habiter qui accueilleront les nouveaux venus voulus par leur immigrationnisme forcené! Tout cela étant généreusement desservi par les transports publics, autres grands ennemis des arbres, aptes à assurer la "sauvegarde du climat", dans un défoulement de détestation pour les transports individuels et carbonés!

Conclusion. La comparaison des choix politiques des Verts genevois entre les votations sur les PLQ de 1998 et de 2023 montre que ce parti est passé, en vingt-cinq ans, d'un parti fondamentalement écologique se souciant de la nature, de la biodiversité, de l'environnement et de la qualité de vie, dans une optique anticapitaliste, locale dans le bon sens du terme, à un parti capitaliste (l'économie verte décarbonée générera des milliers de milliards de dollars), ardent défenseur du climat, des minorités et de l'immigration, destructeur de la biodiversité et du cadre de vie, dont la population et l'environnement locaux sont le dernier des soucis!

De plus, la classe moyenne propriétaire est devenue l'ennemi, car elle est supposée incarner tous les péchés d'égoïsme de la société moderne. Et les villas individuelles font partie de ces péchés!

Les Verts se sont hélas perdus en route depuis vingt ans. Alors qu'ils pratiquaient en 1998 la défense stricte d'une véritable écologie, ils se fourvoient actuellement dans les dédales, voire les délires, climatistes, à des milliers de lieues de leur cœur de métier!

Telle est la trahison des Verts! Eviter une hypothétique fin du monde fantasmée plutôt que sauvegarder le monde réel hic et nunc!

Post scriptum. Actuellement, dans le quartier de la Servette, a lieu un véritable massacre : cinq villas vont être abattues, alors que leurs magnifiques jardins, haies, arbres, potagers, fleurs ont déjà succombé sous les pelles des trax et autres machines de chantier. Seul un cèdre centenaire subsiste, défendu par des amoureux de la nature. Les autorités entendront-elles la plainte du peuple, et décideront-elles de le sauver?

Addendum. Le cèdre a été finalement abattu, et les Verts ont été douchés aux nationales par un échec historique, qui prouve que le peuple ne les suit plus dans leurs positions politiques actuelles!

Jacques Davier (Novembre 2023)