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  • Le scandale des primes maladie!

    Chaque année, à de rares exceptions près suivant les Caisses, les primes d'assurance-maladie prennent l'ascenseur, étant entendu, si on file la métaphore, que la construction que le Parlement a péniblement érigée, outre le fait qu'elle a des fondations bancales, n'a pas non plus de toit! Ce qui laisse imaginer des envolées de primes stratosphériques, si on n'agit pas!

    6,6% en moyenne en 2023, et on nous annonce déjà 9% pour 2024! Au total, c'est des milliers de francs qui ont été soustraits au portemonnaie des Suisses depuis l'entrée en vigueur de la Lamal en 1994! On peut le dire, il s'agit d'un véritable racket!

    Comment a-t-on pu en arriver là? Et bien, c'est facile, simplement grâce à un authentique mélange des genres, totalement scabreux, qui allie le privé et le public dans une sorte d'épouvantable chimère venue nous dévorer!

    En effet, l'assurance est en mains privées, et les sociétés fonctionnent comme n'importe quelle société privée, et n'ont aucune obligation de publier leur bilan et leurs comptes, par exemple, mais elle est obligatoire, ce qui la rend solidaire, certes, mais ce qui, surtout, fournit auxdites sociétés une clientèle captive, taillable et corvéable à merci! Chaque automne, c'est le même cirque, plus jamais ça, inadmissible, on ne peut tolérer plus longtemps ces abus, vous allez voir ce que vous aller voir, et puis, une fois le soufflé retombé, les autorités ayant validé toutes les hausses le petit doigt sur la couture du pantalon, rien ne se passe jusqu'à l'automne suivant où la même antienne retentit au sein des gouvernements et des parlements!

    Il est clair qu'avec le système actuel, trop d'avantages financiers, trop de profits sont en jeu, et, par conséquent, trop de monde a intérêt au statu quo! Oh, certes, il y a bien des politiciens qui tentent sincèrement de faire quelque chose, mais ils ne sont pas assez nombreux, ils n'ont pas les forces nécessaires pour faire bouger le monstre!

    Quelques idées intéressantes, toutefois, peuvent être évoquées. Par exemple, cesser de limiter les déductions fiscales pour frais de santé. Quand on sait qu'au niveau fédéral on ne peut déduire dans sa déclaration d'impôt que 1700 francs de primes maladie, il y a de quoi s'étrangler! La Caisse unique, pourquoi pas, ou, à l'inverse, la fin de l'obligation de s'assurer, sont d'autres pistes à explorer. Le plafonnement des primes peut aussi être envisagé. Bref, les idées ne manquent pas, mais c'est la volonté de remettre l'ouvrage sur le métier qui fait défaut!

    Alors, haut les cœurs, hardis, moussaillons, tous sur le pont, branle-bas de combat, sus à l'ennemi, sus aux va-nu-pieds, à l'attaque, à l'abordage! Et, surtout, ne revenez pas bredouilles! Diantre!

     

    Jacques Davier (Septembre 2023)