Le coronavirus nous fait perdre la tête!
Coronavirus, attention, les dérapages commencent ! A défaut de rendre les gens malades, le coronavirus les rend fous ! Au Tessin, des employés d’un EMS sont inculpés d’homicide involontaire pour avoir « contaminé » des pensionnaires décédés!
Dérapage, arbitraire, injustice, chasse aux sorcières, désignation de boucs émissaires ! Les acquis des Lumières, balayés, retour direct au Moyen Age ! D’abord, ces pensionnaires sont-ils réellement décédés du corona ? Car, à 80, 90 ou 95 ans, la question se pose, surtout en mars et avril, pendant le confinement, où la grippe circule et où à peu près personne ne sait de quoi on parle ! Ensuite, si c’était le cas, comment peut-on affirmer sans l’ombre d’un doute que ce sont ces employés-là qui les ont contaminés, et non d’autres employés ou des visites par exemples, venues avant le 16 mars ?
On perd la tête et tous nos neurones avec ! Il est grand temps de se calmer, et de retrouver le Nord et la Raison ! Là, ça devient grave, car on va fiche la vie d’innocents en l’air si on emprunte cette voie bassement vengeresse, au rebours du bon sens !
Et puis, pourquoi ne pas accepter que quelqu’un soit décédé du corona, ou de la grippe, tout simplement ? Va-t-on se mettre, comme de petits nazillons, à tester la population entière uniquement pour désigner des coupables ? Population dont l’immense majorité n’est pas malade, donc pas contagieuse, car ses défenses immunitaires la protègent !
Allons-nous revenir aux condamnations à mort des "engraisseurs" et autres "semeuses de peste" accusés, lors des épidémies des XVIe et XVIIe siècles, à Genève notamment, de propager volontairement la maladie de la peste, souvent par sorcellerie ? Délire. Un couple est mis en quarantaine, un des conjoints décède du corona (ce qui reste à prouver, d'ailleurs). L’autre sera-t-il condamné pour meurtre ? Folie, pure folie !!!
Difficile de ne pas penser à la violence mimétique (ou plus exactement à la violence issue du désir mimétique), expression de l'historien, anthropologue et philosophe René Girard désignant le sacrifice par les sociétés primitives et pré-chrétiennes d'un bouc émissaire, chargé par sa mort d'empêcher l'installation du chaos, potentiellement fatal pour la communauté, généré par les meurtres mimétiques de victimes innocentes, notamment les victimes de la chaîne ininterrompue des tueries par vengeance qui ont corrompu ces sociétés! Ces sacrifices sont destinés à laver, avec l'élimination du "bouc émissaire" supplicié, la société de tout le mal qui la ronge, et remettre les compteurs à zéro. On n'est pas très loin, ici, de la "pensée sauvage" étudiée par Claude Lévi-Strauss (sans mépris ni dédain de sa part). La mort en Croix du Christ, l'agneau de Dieu, Agnus Dei, a permis, pendant un temps, celui où a régné, et, dans une certaine mesure, règne encore, la religion chrétienne, de mettre un terme à la violence mimétique, toujours selon Girard (je schématise grandement; voir René Girard : La violence et le sacré, 1972, Des choses cachées depuis la fondation du monde, 1978 et Le bouc émissaire, 1982).
Ce qui veut dire que oui, notre monde, malgré ses guerres et ses meurtres, est encore infiniment moins violent que les sociétés passées! Essayez d'aller vivre chez Cro-Magnon ou Néanderthal (pas un squelette qui ne porte les traces d'une mort violente, j'exagère à peine)!
Mais l'équilibre est fragile, et la violence mimétique pourrait très bien, si on ne conserve pas nos garde-fous, réapparaître! Et ceci est bien plus fondamental qu'une épidémie, qui passera forcément!
J'exagère? Oui, probablement, sans doute même, et heureusement! Mais qui aurait dit il y a seulement dix ans que la France allait basculer en 2020 dans un totalitarisme "sanitaire" pas si soft que ça?
Les accusés tessinois ne sont rien d'autre que des boucs émissaires, chargés de prendre sur eux le mal-être et l'angoisse (largement et artificiellement entretenue par les autorités et les médias) qui traverse, en ces temps de corona, la société, pour la laver de ce mal-être et la guérir de cette angoisse!
Et maintenant, nous voudrions effacer les acquis de deux-mille ans de christianisme, plus ceux de la philosophie des Lumières? Sans oublier quelques bricoles plus récentes, rien moins que les avancées démocratiques de ces deux-cents dernières années, depuis la Révolution?
Ici, on est loin de la déplorable médecine techocratique, qui préfère plonger le nez dans les statistiques au lieu de s'occuper d'hommes et de femmes, et proche des fondamentaux de l'Humanité!
Il est urgent et plus que nécessaire de savoir raison garder !!!