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Par les bois du Djinn, Alphonse Allais (1854-1905)

Heureusement que, dans ce monde presque entièrement submergé par la vague gretesque et grotesque d'hystérie climatique, il existe encore des choses sérieuses comme la littérature! Et notamment celle d'Alphonse Allais, journaliste, humoriste, poète! Voici ses "rimes riches à l'oeil"... Parce que, si lire ces vers est une choses, les réciter en est une autre!

Et, pour faire bonne mesure, ce poème sera suivi par un petit distique holorime de derrière les fagots, je ne vous dis que ça! Et enfin, par une surprise!

Rimes riches à l'oeil, ou question d'oreille

L'homme insulté‚ qui se retient
Est, à coup sûr, doux et patient.
Par contre, l'homme à l'humeur aigre
Gifle celui qui le dénigre.
Moi, je n'agis qu'à bon escient :
Mais, gare aux fâcheux qui me scient !
Qu'ils soient de Château-l'Abbaye
Ou nés à Saint-Germain-en-Laye,
Je les rejoins d'où qu'ils émanent,
Car mon courroux est permanent.
Ces gens qui se croient des Shakespeares
Ou rois des îles Baléares !
Qui, tels des condors, se soulèvent !
Mieux vaut le moindre engoulevent.
Par le diable, sans être un aigle,
Je vois clair et ne suis pas bigle.
Fi des idiots qui balbutient !
Gloire au savant qui m'entretient !
 

Alphonse Allais (1901)

 

Conseils à un voyageur timoré qui s'apprêtait à traverser une forêt hantée par des êtres surnaturels

Par les bois du Djinn, où s'entasse de l'effroi,
Parle et bois du gin !… ou cent tasses de lait froid.

(Le lait absorbé froid, en grande quantité, est bien connu pour donner du courage au plus pusillanimes)

Alphonse Allais (1896)

 

Et un dernier pour la  route!

Proposition folichonne d'un peintre un peu loufoc qui voulait entraîner une jeune femme dans des cryptes, à seule fin de lui peindre le dos avec de la couleur verte

Je dis, mettons, vers mes passages souterrains
Jeudi, mes tons verts, mais pas sages, sous tes reins.

Alphonse Allais (1896)

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