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Les Poèmes de la Lune Rouge (VIII)

Travail en cours. La numérotation du chapitre est provisoire.

 

IV

Le lendemain matin, en se réveillant, Jacob était sacrément fiérot! Il se remémora la veille, minute par minute. Quelle journée! Cette beauté, cette merveille, cette plante, cette diablesse d'Oona, ajouta-t-il un ton en dessous, dans ses bras, eh, mon vieux, si t'avais vu comme je l'ai emballée! Empaquetez, c'est pesé! Euh, pas tout à fait, mon cher, si on regarde les choses en face, c'est elle qui t'a emballé! Tu n'en menais pas large au bistrot, sans son initiative, tu n'aurais pas bougé une hélice! Prostré qu'il était, le Jacob! En état de choc! Un peu de modestie ne ferait pas tache dans le tableau, non? Quoique! Avec l'art contemporain, on ne sait plus ce qui est tache et ce qui est art! Je plaisante! Oui, c'est vrai, mais après, sur le canapé, j'ai assuré, n'est-ce pas? Et alors, c'est si difficile, d'assurer? On n'en attendait pas moins de toi, service trois pièces, commandez à toute heure, Madame est servie! Allons, mon vieux, un peu de respect tout de même! Et à toute heure, justement pas, il faut quand même être d'attaque... Certes, mon cher, mais hier, tu l'étais, d'attaque, tu n'attendais même que ça! Que ça, que ça, n'exagérons rien, je ne suis pas un obsédé, je te ferai remarquer! Car après, Oona et moi somme retournés dans la salle du bistrot, et nous avons flirté et papoté jusqu'à point d'heure, oui mon vieux, nous sommes restés longtemps après la fin de son service, nous avons parlé musique, nous avons à peu près les mêmes goûts, pour ta gouverne! Mais nous avons surtout parlé de nous, de nos vies. Je crois qu'un truc géant est né, mon vieux! C'était très fort, quand nos yeux se rencontraient et que nous nous souriions!

Jacob se leva, se débarbouilla et se rasa. Pas de doute, quelque chose de géant était né, mais il y avait un hic, elle n'était pas seule. Ce mec, tel que décrit par Oona la veille, avait fait à Jacob l'effet d'un imbécile. Mais tout rival est un imbécile. Oona voulait le quitter, mais pas le blesser, un peu de patience, demanda-t-elle en substance à Jacob. Oui, sauf que lorsqu'on quitte, on blesse, quels que soient les gants qu'on prend, ou non, pensa-t-il. Cependant, il était certain que pour elle aussi, ce qui était en train de naître, là, sous leurs yeux, dans leur cœur, qu'on appelait généralement amour, était géant! Cela le rassura un peu. Mais il devrait attendre! Elle le lui avait demandé, c'est elle qui le recontacterait. Bonne nouvelle toutefois, se réjouissait-il en s'habillant, elle parut très heureuse d'apprendre qu'il était seul, célibataire, lonesome cowboy, libre comme l'air, quoi!

Après avoir bu son café, Jacob sortit. C'était l'heure d'aller travailler. Il n'en avait pas envie, son job auprès de l'administration, bien qu'intéressant, le gonflait parfois. Et c'était exactement une de ces fois... Il se ragaillardit en pensant qu'il avait séduit la plus belle femme du monde! La plus belle femme du monde! Oona!

Jacques Davier (Août 2020)

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