Les temps post-modernes
La vie de jadis dans la campagne genevoise
Je me souviens de quand les libraires étaient libraires non pour l’argent
Mais pour parler avec vous des livres qu’ils aimaient tant
De quand on longeait les ruisseaux simplement parce qu’ils étaient beaux
Je me remémore le temps des filles à fichu rose ou bleu
Leurs cheveux s’égrenant en mèches folles au vent du soir
Et de l’épicerie vieille où l’on parlait plus que l’on ne vendait
C’était le temps des sombres fermes abandonnées, mystérieux
Ecrins de pierre et de bois offerts à nos rêves d’enfants,
Des champs fumants au petit matin, de la vie lente et belle
Je me souviens des ballades à vélo le long du chemin vieux
De nos amies épuisées que nous réconfortions plus que nécessaire
Et des écureuils furtifs entr’aperçus aux troncs amicaux...
Jacques Davier