S. Initials S.G. Serge Gainsbourg et le rock, I (Les Perles du Rock, 20)
On ne présente plus Serge Gainsbourg (1928-1991), artiste, musicien, auteur-compositeur et interprète français parmi les plus marquants et géniaux du XXème siècle! Pour cela, il y a le web et les milliers d'écrits qui lui sont consacrés!
Si le chanteur a eu plusieurs périodes, chanson française, jazz, reggae, etc., je me concentrerai sur sa période plus spécifiquement pop et rock, soit grosso modo celle qui va du milieu des années soixante à la fin des années septante.
"J'ai retourné ma veste quand je me suis aperçu qu'elle était doublée de vison", a-t-il déclaré en 1965 à Denise Glaser dans l'émission télé "Discorama", à propos de sa conversion au pop-rock et de l'abandon du jazz et de la chanson française des débuts! Citant les Beatles, il décida clairement de laisser tomber le poète maudit rive gauche, qui ne vendait que mille à trois mille disques, pour embrasser sans hésiter la musique pop, et les ventes substantiellement démultipliées qui allaient avec! Il choisit de ne plus désormais être "out", mais bien d'être "in"!
Il continua d'écrire pour les artistes de cabaret, comme Juliette Greco, Régine, Michelle Arnaud ou Isabelle Aubret, mais il ajouta à sa clientèle de jeunes chanteurs, et surtout de jeunes (et belles!) chanteuses, parfois aussi actrices, à la mode, comme France Gall, Petula Clark, Anna Karina, Dalida, Françoise Hardy, Mireille Darc, Claude François, Dominique Walter, et bientôt Brigitte Bardot et Jane Birkin, ses deux muses essentielles!
Mais je laisserai pour le moment de côté les chansons écrites pour d'autres interprètes, afin de me concentrer sur celles qu'il interpréta lui-même, ou en duo! Ce qui en fait déjà un très grand nombre, guère apte à faciliter le choix, qui sera cent pour cent subjectif, évidemment!
NB. Compte-tenu de la richesse de la production discographique de Gainsbourg, ce billet sera scindé en trois parties!
Première Partie (1963-1968)!
- Nous commencerons en fanfare avec ce titre, enregistré à Londres et qui fait un peu figure de manifeste rock pour Gainsbourg, Qui est In, Qui est Out (1966). A noter les fameux vers "Moitié bouillon ensuite moitié gin, Gemini carbure pas au mazout, C'est extrêmement pop, Si t'es à jeun tu tombes en syncope"!
- Et, pour continuer, Initials B.B. (1968), l'ode à Brigitte Bardot, inspirée de la Symphonie n° 9 "Du nouveau monde" de Dvorak, écrite et enregistrée, également à Londres, peu après la séparation. Backing vocals by Enid Heard (solo voice), Marion Madden and Irene King (The Mike Sammes Singers).
- Puis Torrey Canyon (1968), qui s'inspire du naufrage du pétrolier du même nom, près des Iles Sorlingues, au large de la Cornouaille, et de la marée noire qui s'ensuivit!
- Et, avec plaisir, Bonnie and Clyde (1968), premier duo Bardot-Gainsbourg! Ici dans une mise en scène télévisée!
- Voici Ford Mustang (1968), véritable perle de franglais, avec des rimes et des assonances hardies, bref du pur Gainsbourg! Backing vocals by Enid Heard (solo voice).
- Et Requiem pour un C. (1968), chanson du film Le Pacha, avec Jean Gabin. Jamais Gainsbourg n'aura été plus proche d'Audiard!
- Sans oublier Chatterton (1968), inspiré du destin du poète anglais du 18ème siècle Thomas Chatterton, qui se suicida à l'âge de 17 ans. La chanson consiste grosso modo en une longue suite de noms de suicidés célèbres!
- Ni Chez les Yé-Yé (1963), un des premiers pas dans le "rock", mais sans batterie, la contrebasse se chargeant du rythme! A noter les allitérations et les répétitions syllabiques, qui font de Gainsbourg un des grands stylistes de la chanson française!
- Ni Pauvre Lola (1964), étonnant morceau d'ethno-jazz, inspiré d'une musique de Miriam Makeba, annonciateur de ce qui va suivre, très rythmé et agrémenté des rires de France Gall, qui fonctionnent un peu comme des clochettes! Dans la vidéo, c'est France et Mireille Darc qui dansent!
- Ni Les Papillons noirs (1966), chanté par Michèle Arnaud et Serge. Préfigure Initials B.B.!
Voilà. Fin de la Première partie!
A suivre!