Travail en cours. La numérotation du chapitre est provisoire.

XVII

Jacob allait vite se rendre compte que Oona était absolument zinzin! Mieux, elle était une vraie cinglée, une totale fofolle, une excitée comme pas deux, une frappadingue, qui aimait rire et danser jusqu'à point d'heure! Femme des plus imprévisibles, elle rendait la vie passionnante! Il aimait ça, et s'en remettait à elle lors de leurs soirées en boîte ou chez des particuliers, souvent remarquées! Il se croyait plutôt fun, mais il avait trouvé son maître! Ou plutôt sa maîtresse!

Lorsqu'ils commencèrent à sortir ensemble, Jacob et Oona adoraient danser sur "Solid Rock" de Dire Straits! Ils faisaient l'admiration de leurs amis et même des inconnus, se tenant par la main, se rapprochant et s'éloignant, improvisant des pas, tournant l'un autour de l'autre, se balançant et se déhanchant, particulièrement sur le finale où ils lançaient leurs bras en l'air et criaient "solid rock" comme des fous... Parfois, ils enchaînaient avec "Expresso Love", en jouant de l'air guitar, pour rire. Enfin, ils ne dédaignaient pas un petit "Hold The Line" de Toto pour la route, marchant en rythme sur une ligne imaginaire l'un à la suite de l'autre!

Ils étaient non seulement la joie de vivre, ils étaient la vie même, heureuse de son être et bientôt prête à se reproduire! Ils étaient l'antithèse des éteignoirs de gauche ou verts, tristes, pliant sous un poids trop lourd de culpabilité mal comprise, renfermés et usés par leur morale et leur souci de s'effacer au profit de Gaïa, incapables de rire, de ressentir, d'aimer, et, in fine, de vivre, et voués à la mort et à la disparition dans le nul et le silence des noirs espaces intergalactiques...

Ils étaient le soleil et la terre, la lune et tous les astres; ils tutoyaient les dieux car eux-mêmes étaient des dieux, voués à la vie éternelle et à l'amour infini... Ils étaient l'Ange et les cavaliers de l'Apocalypse, ils étaient l'aigle qui vole haut dans le ciel, ils étaient la Vie souriante et victorieuse du Mal... Ils étaient l'arme fatale de l'Amour contre la Mort. Personne ne pouvait rien contre eux. Il étaient les Elus!

Jacob relut la page de son Journal. Il était certain de dire vrai. Oona et lui avaient été élus pour sauver l'amour, la vie et le monde. Il ne révéla pas cet écrit à son amour, pour l'instant du moins car il ne la connaissait pas encore suffisamment. Cela pouvait attendre. Il craignait à vrai dire son jugement, d'un côté, mais de l'autre, il pensait qu'elle le comprendrait, voire même qu'elle partagerait son opinion!

Son Journal allait devoir intégrer le fait qu'ils étaient deux, maintenant.

Oona s'était endormie, sa nuisette dévoilant une cuisse bronzée. Il remonta le drap sur elle, referma doucement la porte de la chambre et retourna à la cuisine. Son Journal était encore ouvert sur la table. Il le ferma, le rangea dans le tiroir de la commode, et ouvrit la fenêtre. Il observa la lune et son léger halo jaune. Pour la première fois de sa vie sans doute, il avait confiance en l'avenir.

Jacques Davier (Septembre 2020)