Ils sont beaux, il sont choux, les petits petits oiseaux! Il volent dans nos rues, dans nos parcs, d'arbres en arbres et de branches en branches! Ils sont là, en l'air ou sur le sol, le dur sol rugueux que nous avons comme lot et auquel, au contraire des oiseaux, nous ne pouvons pas échapper! Je les envie, un peu, mais pas trop tout de même, car la vie d'un homme n'est pas si mal, au fond, même s'il n'a pas d'ailes! Sauf celui qui, à l'image d'Icare, atteint d'hubris, veut voler tout en haut près du soleil car il se croit l'égal des dieux! L'Homme actuel en somme!

Ce matin, en me levant, déjà je les entendais chanter, piailler, pépier, roucouler (il doit y avoir un couple de pigeons sur mon toit!). En descendant l'escalier de l'immeuble, à travers la fenêtre je vis quelques moineaux au jolies joues blanches siffler sur les branches de l'arbre voisin. Salutations, chers compagnons de vie! La vôtre n'est certes pas facile, toujours à chercher de quoi manger, alors que moi, j'ai un frigo, mais vous avez des compensations, comme voir le bas d'en haut! Et tout d'un coup, je vois un petit moineau foncer tel un obus à travers les airs vers l'autre côté de la rue, où il se pose à même le trottoir! Aurait-il avisé quelque pitance?

Justement, à ce propos, j'ai pris avec moi un petit sachet de restes de repas, fromage, miettes de pain, à leur intention! Je déposerai ces bonnes choses discrètement, quelque part dans la ville, au bord d'un trottoir, ou dans un parc, et je sais que je ferai des heureux! J'aime à penser que les petit moineaux pourront manger, ce jourd'hui! Et je me dis que le réchauffement climatique a du bon! Vous avez essayé d'imaginer ce qu'est la vie de la gent ailée en hiver?

Jacques Davier (Mai 2023)