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Le Tombeau d'Edgar Poe

Ce n'est pas caprice de ma part, ou facile jeu de mots, que d'avoir dédié les billets poétiques de mon blogs à Edgar Allan Poe! Quand on parle de poésie, Poe est à mentionner parmi les plus grands, de même que ses traducteurs français, Baudelaire et Mallarmé!

Le Tombeau d'Edgar Poe fut écrit par Stéphane Mallarmé en 1876, d'une part pour être publié dans le Poe Memorial (Baltimore, 1877), et d'autre part pour être placé en tête des deux éditions des Poèmes de Poe traduits par Mallarmé.

Ce poème, génial, proclame une double victoire, celle du haut langage du poète (l'ange) sur la langue commune de la foule (la tribu), et celle du bas-relief légué à la postérité sur les blasphèmes que celle-ci ne manquera pas de proférer au sujet de Poe et de la poésie! C'est l'idéal poétique qui s'oppose à l'incompréhension vulgaire et la sublime. C'est aussi un hit de la poésie française, voire mondiale!

Quant à Poe, lisez et relisez son magnifique Annabel Lee, dans le texte ou dans la traduction de Mallarmé, vous en serez plus que récompensés!

Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change

Le Poète suscite avec un glaive nu

Son siècle épouvanté de n'avoir pas connu

Que la mort triomphait dans cette voix étrange!

 

Eux, comme un vil sursaut d'hydre oyant jadis l'ange

Donner un sens plus pur aux mots de la tribu

Proclamèrent très haut le sortilège bu

Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange

 

Du sol et de la nue hostiles, ô grief!

Si notre idée avec ne sculpte un bas-relief

Dont la tombe de Poe éblouissante s'orne

 

Calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur

Que ce granit du moins montre à jamais sa borne

Aux noirs vols du Blasphème épars dans le futur

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